dimanche 26 janvier 2020

L'ortorexie : un nouveau trouble alimentaire


Je vous invite à lire cet article de Julie P.journaliste scientifique, spécialiste de l'information médicale, consacré à l'orthorexie, l'obsession de vouloir “manger sainement”, publié sur sante-sur-le-net.


A la frontière entre le trouble obsessionnel compulsif (TOC) et la phobie, l’orthorexie est un trouble alimentaire se caractérisant par une obnubilation centrée sur la qualité des aliments consommés. Quels sont les profils des orthorexiques ? Et, comment expliquer la naissance d’un tel trouble psychologique ?
Repérer les signes de l’orthorexie


A la différence de l’anorexie et de la boulimie qui sont des troubles alimentaires ayant un lien avec la quantité d’aliments ingérés, l’orthorexie est un trouble alimentaire portant sur la qualité des aliments.

L’étymologie du mot “orthorexie ” est basé sur le mot grec “orthos”, qui signifie “droit” et d’ “orexis” signifiant “appétit” ou “alimentation”.
Le terme est né en 1997 sous la plume du médecin américain Steven Bratman qui évoque le sujet dans son ouvrage intitulé « The Health Food Eating Disorder ».

Dans ce livre, il présente un questionnaire permettant de savoir si nous souffrons potentiellement de ce trouble alimentaire. L’orthorexie a par d’ailleurs fait son apparition, en 2017, dans le DSM-5, le manuel diagnostique et psychiatrique des troubles mentaux.

Le questionnaire interroge sur :

La planification de son alimentation au moins trois heures par jour ;
Le calcul des calories ;
Le sentiment de supériorité par rapport à ceux ne suivant pas une alimentation « saine » ;
La mise en place d’un régime strict et des mécanismes de privation après un éventuel écart ;
La certitude que la valeur nutritionnelle est plus importante que le plaisir de manger ; 
L’Isolement psychosocial et une angoisse permanente à propos de l’alimentation.

Lorsque l’on ressent du stress et une angoisse incontrôlable sur la qualité de son alimentation, il y a de grandes chances de souffrir de ce trouble alimentaire.

Paradoxalement, les personnes souffrant de ce trouble revendiquent leurs choix alimentaires, mais ils n’ont pas encore conscience que leur comportement à l’égard de la nourriture est obsessionnel.




Ici, le souci de manger sainement, qui est tout à fait louable s’il est mesuré, devient une pensée obsessionnelle et l’individu finit par mettre son équilibre psychique et physique en péril.

Des études estiment que le niveau général d’orthorexie dans la population est de 1 %.

Quelle est l’origine de cette viande de boeuf ? Quelle est la teneur en glucides de ce gâteau sec et avec quel blé a-t-il été fabriqué ? Cette salade contient-elle des pesticides et quelle était la qualité de l’eau qui l’a irriguée ? Les questions s’enchaînent sans interruption… Finalement, l’aliment ou l’ingrédient est objet d’une méfiance irrationnelle et la personne orthorexique est persuadée que sa bonne santé est entièrement dépendante du contenu de son assiette.

Deux pistes d’explications à ce phénomène existent : des causes sociales et des causes psychologiques.

Dans la société de consommation et d’information, nous sommes tiraillés entre une grande abondance d’aliments industriels et paradoxalement, de grandes préoccupations autour de la santé et de l’alimentation.

Trop d’informations contradictoires sur ce qui est “sain” ou “dangereux” pour la santé circulent sur le web et ailleurs et il est difficile de se repérer facilement. De plus, les scandales sanitaires comme la viande de cheval, l’épidémie d’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine ou “maladie de la vache folle”) entrainant la maladie de Creutzfeldt-Jacob, le fipronil dans les œufs de poule et autres scandales liés à l’utilisation de pesticides provoquent une méfiance générale de la population à l’égard de l’alimentation.

L’autre grande cause de l’orthorexie est psychologique puisque certains traits de caractère comme le perfectionnisme, le besoin de contrôle, le manque de confiance en soi pourraient prédisposer à ce trouble.

Enfin, si une prise de conscience ne suffit plus à calmer ses comportements obsessionnels, il est nécessaire de se faire aider par un psychiatre ou un psychologue, un nutritionniste ou une diététicienne spécialisés dans les troubles alimentaires.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire